vendredi 4 juin 2010

Pietro LONGHI

Pietro FALCA, dit Pietro LONGHI
( Venise,1701-1785)


""Pas plus que leurs pigeons, les Vénitiens ne s'envolent jamais bien loin.Les voici rentrés a casa, où, bien volontiers et très sagement, ils prennent la pose devant leur portraitiste attitré : Pietro LONGHI.

Pourvu d'un métier simple et scrupuleux, dont la naïve gaucherie a son charme, il nous invite dans les demeures typiquement vénitiennes, peu décorées, peu meublées, toutefois ni pauvres, ni délabrées.Ce ne sont pas toujours des patriciens qui les occupent mais de petits nobles, de petits bourgeois.

On y fait de la musique en famille; on y reçoit débonnairement le médecin, le perruquier, la modiste; la jeune fille de la maison prend sa leçon de danse, le dernier- né fait ses premiers pas.

Si l'on quitte le logis, c'est pour se rendre chez l'apothicaire, chez le notaire, chez la parfumeuse; ou bien sur une île de la lagune, on gagne le parloir d'un couvent où des nonnes fort peu cloîtrées vous accueillent derrière les légères barrières des loges grillagées.


Au ridotto, on joue, on gagne , on perd ...

Au retour on va voir" il vero rinoceronte africano"...

Le petit peuple n'est pas oublié , représenté dans les attitudes de ses métiers traditionnels.Mais parmi toutes ces images, pas d'images de carnaval, celui-ci ne semble pas avoir beaucoup préoccupé le petit monde des petits tableaux de LONGHI; bien que l'on aperçoive par ça, par là, les silhouettes de quelques déguisés, hommes ou femmes, perdus dans les plis de l'ample baüta. Le peu remuant LONGHI n'est pas le peintre de ses folles fêtes que Venise offrait à l'Europe entière. Pietro LONGHI a écrit avec ses pinceaux l'histoire des modèles de GOLDONI.

avec l'aide de" l'Histoire de la peinture vénitenne."

La Fraterna



" La fraterna était un mode de vie codifié par la tradition et imposé par la famille "

Que se passait-il derrière les façades de ces nobles palais? Tout n'était pas rose et les voyageurs disent leur surprise devant certaines coutumes familiales liées en particulier à la survie de la frairie, de la communion des biens dans la " société des frères", une forme d'indivision qui avait beaucoup contribué à la solidité de la société vénitienne au Moyen-Age, quand l'activité marchande des frères produisait à la fois de la solidarité et du capital mobilier facile à acquérir, à répartir et à investir.
Quand à l'époque moderne se substitua au capital marchand le grand domaine foncier dont le démembrement aurait conduit à l'a ruine de la Maison, cette indivision a produit des formes perverses qui ôtaient toute liberté à l'individu.
.............
Tout se passait comme si le père faisait peser une autorité patriarcale, même décédé, sur tous ses enfants, et que le point nodal de cette autorité consistait à éviter tout mariage superflu, afin de continuer à soutenir le décorum de la famille et, si possible, d'accroître son état de fortune.

Pour obtenir ce résultat, il fallait limiter la descendance à un seul fils par famille et confier au fils marié l'administration de tous les revenus de la famille, la direction de cette famille, à charge de subvenir à l'entretien de ses frères restés célibataires.

Si l'un deux voulait quitter la fraterna, le père testateur lui laissait sa seule part légitime -et réduite- tout le reste allant à son frère chef de maison.
En 1761 encore, dans trois cinquièmes des Maisons patriciennes, tous les hommes adultes, exception faite des clercs réguliers, vivaient encore sous le même toit.

.....

Cette cohabitation conduisait à une situation démographique catastrophique: il n'était pas rare qu'un homme marié vécut avec ses enfants et ses cinq ou six frères condamnés au célibat.
Le futur doge Polo RENIER, veuf, vivait en 1761 avec son fils et ses petits-enfants et avec cinq frères dont le plus jeune approchait la quarantaine.

Pietro LONGHI a donné une belle représentation de la famille patricienne du doge Alvise PISANI avec un de ses fils marié, père de quatre enfants, et ses autres fils restés célibataires, tous peints avec en arrière- plan leur villa de Strà.""


Extrait de : Guide culturel d'une ville d'art de la Renaissance à nos jours. Jean-Claude HOCQUET




Soies et velours



En écho aux belles photos d'AnnaLivia, ces vitrines devant lesquelles, j'en suis certaine, vous marquez, comme moi, un long temps d'arrêt.



jeudi 3 juin 2010

Aux diplômé(e)s es blog .-)

Une semaine déjà, dites-moi, comme le temps passe !

Coup de tête, coup de coeur, coup de folie, à la longue de visiter toutes vos belles pages, envie de savoir comment ça marche : un blog.

Une souris aventurière et me voilà déjà choisissant un modèle, des couleurs et déjà la première photo, le premier message...dis, la souris, c'est pas tout ça, faut suivre maintenant!

Une semaine, déjà, comme le temps passe vite !
Comment ça fonctionne un blog ? C'est tout simple, c'est comme l'histoire du renard, il faut l'apprivoiser et pour ce faire, j'ose m'adresser à vous toutes et tous , diplômé(e)s es blog.

J'aurais aimé que mes photos soient plus grandes mais sans doute n'ai-je pas choisi le bon modèle. Je ne me risquerai plus à tout changer, j'ai déjà donné côté émotions fortes, sueurs froides, coups de chaleur. Un clic sur la photo, elle s'ouvrira , j'aurais préféré mais bon...Comment faire pour placer plusieurs photos dans un même message ainsi que vous le faites avec un art consommé?

Les pages supplémentaires vont-elles s'ajouter automatiquement ou dois-je , par un système donné, les ajouter moi-même ?

AnnaLivia m'a gentiment expliqué comment placer un compteur,pour la musique j'attendrai
d'être plus experte en la matière.

Je crois avoir trouvé le truc pour que vos blogs s'affichent avec une illustration..je m'y risquerai un jour de grand calme intérieur.

En attendant, je vous remercie de m'avoir lue et, ce faisant, de m'avoir accueillie parmi vous.

Je ne sais pas si nous méritons Venise mais Venise, elle, mérite bien ces hommages multipliés, si pareils et si différents à la fois...réunis dans la même passion.

Dites-moi, tout ceci mérite bien un Tiziano maison Non? (*)


(*) Jus de raisins et prosecco.

mercredi 2 juin 2010

Plus voisin que ça...

Cette photo arrive un peu tard pour souligner l'annuelle " fêtes des voisins" qui s'organise dans certaines régions...mais, avec cette proximité, dans cet immeuble de Castello , ce doit être la festa dei vicini tutti i giorni..:-))

mardi 1 juin 2010

Rosalba CARRIERA




J'ai une tendresse particulière pour cette artiste, et plus encore pour la femme, issue d'une famille modeste de Chioggia qui fréquenta les cours d'Europe les plus élégantes, qui fut sollicitée par les plus grands et laisse le souvenir d'une artiste au talent délicat et subtil, mais aussi d'une femme que la vie, malgré la gloire et la renommée n'a pas vraiment épargnée.

C'est lors d'une visite à la Cà Rezzonico que je suis tombée en amour devant ses pastels et, dès cet instant je n'ai eu de cesse de tout apprendre sur elle.

Découvrant au cours de mes recherches, tous ses beaux pastels, reflets d'une société élégante et précieuse, j'ai pris plaisir à l'imaginer, installée dans sa demeure de Dorsoduro, animant son atelier, par ailleurs très fréquenté, et qu'elle ne quittait que pour se rendre là où les grands de son époque l'appelaient afin qu'elle fasse d'eux ces petits portraits poudrés, facile à emporter en voyage et que la mode affectionnait.

Petits portraits poudrés " dans une suave palette de rose et de bleu, qui lanceront la mode du portrait féminin : visage gracieux, douces rondeurs, carnation de tubéreuse" mais qui témoignent d'un talent innovant qui bouleversa l'art du pastel.

Encouragée par ses parents, épaulée par ses soeurs, admirée et courtisée, intelligente, introvertie et sujette à la mélancolie, volontaire et douée d'esprit d'initiative, pas vraiment belle mais pleine de charme et de séduction, Rosalba CARRIERA n'aura guère trouvé le bonheur au cours de sa vie laquelle sera perturbée par plusieurs opérations oculaires et endeuillée par la mort prématurée de sa soeur, Giovanna.

En 1746, elle doit arrêter de peindre.Son regard s'éteint peu à peu jusqu'à l'enfermer dans une nuit qui l'amène doucement à la dépression et à la démence.

Le vendredi 15 avril 1757, seule survivante d'une famille dont le nom, grâce à elle, restera dans l'Histoire artistique de la Sérénissime, Rosalba CARRIERA, allume le silence en sa demeure dorsodurienne que caresse en passant, un Grand Canal indifférent.

La maison de Rosalba Carriera est située sur le Grand Canal, juste avant le Guggenheim. Une plaque a été apposée sur la façade.
Voir :Carnets vénitiens ( clic ...:-)


lundi 31 mai 2010

Ciel, des touristes,...





Noir dans le noir.
Plus noir que le noir.
Plus noir que le combat de nègres à minuit dans une cave. Je n'ai pas besoin pour disparaître, de me cacher, je cesse seulement d'exister, et j'éteins mes phares.
Mais je fais mieux encore, je dépose mes deux phares d'or au ras du tapis, flottants dans l'air, visibles et insaisissables, et je m'en vais à mes affaires...
C'est de la magie ? Mais bien sûr.Croyez-vous qu'on soit noir à ce point sans être sorcier ?

COLETTE

dimanche 30 mai 2010

Alde MANUCE




Alde MANUCE
(en latin Aldus Manutius) célèbre imprimeur de la fin du XVème siècle. Né à Bassiano dans le Latium en 1450,il vient s’établir à Venise en 1494 où ,grâce à l’aide de la famille de Pic de la Mirandole , il crée l’Imprimerie aldine restée célèbre dans l'histoire de la typographie entre autres choses, pour l'introduction du caractère italique, oeuvre du graveur de caractère Francisco GRIFFO . L'imprimerie est également célèbre pour ses petits octavo, les ancêtres du livre de poche, réputés à l'époque pour leur caractère pratique et leur facilité de lecture.

Afin de promouvoir les études de littérature grecque et faciliter son entreprise d'édition des grands auteurs grecs, Aldus fonda en 1500 la Nouvelle Académie, également appelée Académie aldine. La maison d'Aldus devint un lieu de rencontres où se croisaient tous les érudits hellénistes de l'époque. Et pas seulement les Grecs, puisque le célèbre humaniste hollandais Erasme y siégea pour travailler à la publication des “Proverbes” par l'imprimerie de Manuce.

Sa maison est située dans Santa Croce, rio Tera Secundo


Pour en savoir plus : http://histoire.typographie.org/venise/chapitre4.html

Venise en fleurs


Petit clin d'oeil à VenetiaMicio.. En juin 2008, une porte est ouverte sur la fondamenta. Je glisse un oeil...des jeunes gens bavardent dans le hall.A pas menus, je me glisse jusqu'à ce que je pense être un jardin accessible...las, une vitre vient mettre fin à mes rêves d'exploration...alors, j'ai pris la photo au travers de la vitre...Dans le hall, il y a un très bel escalier, je n'ose m'y risquer.Ah,j'aurais dû faire preuve de témérité, demander aux étudiants la permission de monter...le ( demi) puits lui est encombré de réclames, je sors discrètement comme je suis entrée...